INDONESIE – MASCARA

En juillet 2018, je suis invité par l’Institut Français de Surabaya pour une résidence de deux mois dans le cadre du programme Jeune Création.

Lors de l’exploration de la ville avec en tête un sujet documentaire sur les liens sociaux et culturels qu’entretiennent la métropole de Surabaya et l’île de Madura ; je rencontre par hasard un groupe d’artistes maquilleurs dans un laboratoire de photographie.

Saleh, le gérant du salon de mariage m’invite à Madura pour une séance de shooting en costumes de mariages traditionnels.
Intrigué par ce groupe au mode de vie singulier dans un environnement social davantage traditionnaliste et conservateur que celui que j’ai pu observer à Surabaya, ville portuaire et industrielle, je décide de les suivre pendant le reste de mon séjour afin de documenter leur activité.

A défaut de relater ce travail d’investigation sous la forme d’un photoreportage classique, le projet est présenté dans le registre du conte. En effet les contes, histoires et autres légendes sont particulièrement importants et présents dans la parole populaire indonésienne.

Cela me permettait également d’éviter la censure pour pouvoir exposer ce projet en Indonésie. Premier pays musulman au monde de par sa population, 300 millions d’habitants, l’homosexualité n’est même pas un sujet qu’on évoque, car pour une majorité de personnes cette orientation sexuelle n’existe pas. La communauté homosexuelle est complétement invisible et c’est pourquoi j’ai été étonné de rencontrer ce groupe qui semblait avoir trouvé un compromis pour vivre à leur façon dans une société encore très structurée par la tradition.